PromZ.be 02-2018
34 L es chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 20% de la popu- lation belge est d’origine étrangère. Une proportion qui est probablement encore plus élevée étant donné que certains immigrés ont acquis la nationalité belge. Leurs enfants sont donc Belges et ne sont par conséquent plus comptabilisés parmi les non-Belges. C’est ce qu’explique Rachid Lamrabat dans son livre ayant pour thème l’ethno-marketing. Lamrabat – lui-même d’origine marocaine et habitant en Belgique depuis 1984 – dirige l’agence de communication et d’études de marché Tiquah, spécialisée dans l’ethno-marketing. Une grosse majorité des étrangers dans notre pays possède des origines musulmanes mais les chiffres exacts ne sont pas disponibles. Il s’agit d’un groupe de consommateurs important dont les marketeers et détaillants ne tiennent pas (encore) suffisam- ment compte. Ils s’adressent en effet trop peu à ces consommateurs allochtones et manquent dès lors des opportunités commerciales. L iens familiaux Pour comprendre les consommateurs allochtones, il est important de savoir que les liens familiaux et le bouche à oreille sont encore plus forts que ce n’est le cas pour la population autochtone. Et ces liens dépassent même les frontières. Et cela ne se limite pas aux membres de la famille qui apportent aux autres des produits venant d’ailleurs. « On le constate également au niveau des canaux de distribution. Beaucoup de produits passent d’un côté à l’autre de la frontière. Ce qui exaspère parfois les multi- nationales qui ne veulent pas qu’un produit des Pays-Bas soit vendu chez nous, » précise Lamrabat. O rganisation personnelle Si certains articles ne sont pas – encore – disponibles en Belgique (comme des produits halals par exemple), la communauté allochtone va s’organiser afin de pouvoir les acheter malgré tout ici. Il peut s’agir d’articles comme du thé ou de la bière sans alcool d’Heineken Ethno-marketing La professionnalisation s’intensifie dans le multiculturalisme Dans notre pays, un consommateur sur cinq n’est pas d’origine belge. Rachid Lamrabat, ethno-marketeer, affirme que les sociétés doivent en tenir compte. Également en matière de produits promotionnels. Rachid Lamrabat Nous nous influençons mutuellement et nous transmettons le message à nos amis que l’on va chercher au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et qui sont disponibles ici dans les supermarchés ou magasins ethniques. Rachid Lamrabat : « Dans ces magasins, vous avez l’impression que le chaos règne en maître mais il y a pourtant une certaine organisation
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