PromZ.be 03-2020
INTERVIEW DU NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA BAPP ‘Ne rien faire pour éviter les critiques n’est pas dans ma mentalité’ Â gé de 44 ans, Fabrice Casul a rejoint le conseil d’administration de la Belgian Association of Promotional Products il y a deux ans environ. Il est désormais président de l’association profes- sionnelle après avoir succédé à Michel Deboudt dont le mandat était arrivé à terme. Une carrière fulgurante… Fabrice Casul concède que tout est allé très vite. Il précise par ailleurs qu’il n’était pas « deman- deur ». Néanmoins, peu après être devenu administrateur, il a effectué un audit de la BAPP et, sur cette analyse, a fixé des objectifs pour la BAPP 2020, ainsi qu’une vision à long terme. Au bout d’un an à peine, Michel Deboudt lui avait déjà parlé de la Présidence. Fabrice Casul : « Je lui ai répondu que je ne disposais pas de disponibilités suffisan- tes. Au départ, je ne voulais pas faire trop de choses mais au fur et à mesure, sous mon impulsion, une ligne de conduite générale ainsi que les objectifs de renouvellement se sont profilés. » Rien de plus logique dès lors qu’au fil du temps, on se soit mis à con- sidérer Fabrice Casul comme un candidat à la présidence. Mais avant d’accepter, il a posé certaines conditions. « À la base, j’avais refusé car mon entreprise est en pleine croissance et je fais également partie d’autres associations, je ne fais pas les choses à moitié. Mais j’ai finale- ment cédé après avoir obtenu l’assurance d’être épaulé par une équipe. Ce qui impliquait un agrandissement du conseil d’administration et l’engagement d’un opérationnel. Parce que faire ce qui a été fait pré- cédemment ne permet pas d’avancer, par manque de main d’œuvre » explique Fabrice Casul. Suite à cette analyse, une équipe a été consti- tuée : trois nouveaux administrateurs sont venus renforcer le conseil d’administration et Michel Deboudt reste actif au sein de la BAPP à temps partiel aux côtés de l’executive manager Erich Cormann et de Brigitte Bodson en tant que secrétaire de la BAPP. Excel Fabrice Casul a établi et présenté un document Excel comportant une vingtaine d’objectifs pour les trois prochaines années. Pour chacun de ces objectifs, le conseil d’administration a désigné un responsable qui, en compagnie de l’équipe opérationnelle de la BAPP, doit veiller à le mener à bien dans un délai imparti. « Comme par exemple rendre visite à tous les membres. Ce qui sera fait d’ici les prochains mois. On a également prévu la mise sur pied de cycles de conférences répartis sur trois ans. Ceci exige en effet une certaine préparation et les cycles ne pourront débuter qu’au premier trimestre de 2021. » Il s’agit d’une approche différente de celle adoptée dans le passé. Selon Fabrice Casul, « Ce qui faisait peut-être défaut à la BAPP, c’est une vision à long terme, ambitieuse et dénuée de conflits d’intérêts. » Il est conscient du fait que sa démarche générera probablement des cri- tiques. « Il est impossible de satisfaire tout le monde, même si l’objectif est de fédérer un plus grand nombre. Mais ne rien faire pour éviter les critiques n’est pas dans ma mentalité. » Faire connaître la BAPP et le terme « product media » D’ici les trois prochaines années, la BAPP souhaite accroître le nombre de membres (distributeurs), faire connaître la dénomination « product media » pour les produits promotionnels ainsi que la BAPP auprès des entreprises (surtout les entreprises/clients finaux qui possèdent un département marketing et travaillent avec des partenaires marketing). Le but est également de créer un label BAPP pour les membres/distri- buteurs à titre de garantie pour les clients finaux qui sauront ainsi qu’ils collaborent avec des partenaires fiables. Ce qui ne signifie pas pour autant que les membres de la BAPP seront tenus de passer un examen, précise Fabrice Casul. « Ils devront toutefois répondre à certains crit- ères d’accréditation pour confirmer la connaissance du métier. Nous sommes en train d’établir des critères objectifs. Dans ce cadre, nous ferons probablement appel aux fournisseurs également. Les membres devront s’engager à respecter les obligations et à payer les taxes pour Bebat, Auvibel et d’autres organisations de ce type. Si un distributeur vend des clés USB, il devra le déclarer à Auvibel. Dans le cas con- traire, il ne recevra pas d’accréditation. Il s’agit là de critères objectifs. Freeriders Un problème dans le secteur qui pourrait être résolu au moyen d’une accréditation et d’un label est celui des « freeriders ». À savoir les entreprises qui ne respectent pas les obligations comme celles de Bebat et d’Auvibel. Bebat par exemple est l’organisme qui s’occupe de la collecte et du traitement des piles usagées. En Belgique, une entreprise qui met des piles sur le marché doit payer une cotisation à Bebat. Les membres de la BAPP sont affiliés à Bebat. La cotisation est déjà comprise dans les prix de sorte que les clients finaux ne doivent plus s’acquitter de cette obligation. Mais les freeriders ne paient pas la cotisation ce qui leur per- met de pratiquer des prix inférieurs. Dans ce cas, c’est le client final qui est responsable du paiement de la cotisation Bebat. Celui qui ne le fait pas risque une amende. Fabrice Casul explique à ce propos que la BAPP ne peut se prononcer qu’au sujet de ses membres et les tenir responsables de satisfaire à leurs obligations dans le cadre de leur accréditation. « Dès qu’une entreprise est placée sous la houlette de la BAPP, nous pouvons intervenir. Nous pouvons dénoncer une société si nous savons qu’elle vend des clés USB sans payer la taxe, mais cela reste compliqué lorsqu’elles ne sont pas membres ». Fabrice Casul souhaite dès lors demander aux autorités de contrôler plus particulièrement ces entre- prises-là. « Nous voulons faire savoir à ces instances que les membres accrédités de la BAPP respectent leurs obligations. »
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